En 2017, j’ai réalisé un changement radicale dans mon alimentation et dans ma vie : du jour au lendemain, je suis devenue végétarienne. Non par obligation mais totalement par choix!!! Ma prise de conscience a été lente mais plutôt logique et très naturelle.
Quelques chiffres qui m’ont bouleversé : 60 milliards d’animaux sont abattus chaque année. En France, 3 millions d’animaux sont tués par jour. Un français consomme en moyenne 7 bovins, 33 cochons, 9 chèvres/moutons, 1300 volailles et 60 lapins au cours de sa vie.
A lire : « Faut-il manger les animaux »? de Jonathan Safran Foer
Devenir végétarienne : mon histoire & ma prise de conscience
Depuis toute petite et jusque fin 2016, je mangeais tout naturellement et par habitude de la viande et du poisson. Je n’ai jamais été cependant une grande consommatrice de viandes puisque enfant, ma maman nous faisait un repas végétarien par semaine alors qu’elle-même n’était pas végétarienne. C’était pour suivre les indications du ministère de la santé (2-3 fois/semaine de la viande et 1 fois/semaine du poisson) et pour une raison de coût. A l’université, je n’achetais que tr-s peu de viandes et de poissons. Je mangeais, comme beaucoup d’étudiants, des pâtes sous toutes ces formes.
Quelques chiffres qui donnent à réfléchir : Selon Greepeace, l’élevage bovin est responsable à 80% de la destruction de la forêt amazonienne. La fabrication d’un kilo de boeuf nécessite environ 15 500 litres d’eau soit la production de 12 kg de blé et 118 kg de carottes. Plus d’un tiers de la production mondiale de céréales sert à nourrir les animaux. L’élevage produit 14.5% des émissions de gaz à effet de serre du monde. Il est responsable de 35-40% des émissions de méthane. 80% de celles-ci sont provoquées par les animaux eux-mêmes.
En couple depuis 2014, je me souviens avoir eu un déclic à l’horizon de mes 30 ans. Je voulais manger plus diversifié, plus sain et surtout locavore. J’achetais alors de la viande mais aussi mes fruits et légumes cultivés dans ma région, directement chez l’éleveur et le producteur. Mais en 2016, je suis tombée sur plusieurs reportages qui m’ont fait prendre conscience de la barbarie des abattoirs et que nous mangions de la merde (injections d’antibiotiques, hormones de croissance, élevage en batterie… ), que et je souhaitais mieux choisir mes aliments. Tout à coup, je m’intéressais à ce que contenait mon assiette : provenance, qualité, culture ou conditions d’élevage, souffrance animale et abattage…
J’ai toujours aimé les animaux et si j’ai toujours été contre la fourrure ou la corrida, je n’avais pas encore eu le déclic pour la nourriture! Je me suis alors demandée pourquoi manger (et donc tuer) des animaux si on les aime et si on peut s’en passer?! J’ai réalisé que ce bout de lardons ou de jambon était un être vivant, qui avait des émotions et des droits. Du jour au lendemain, je voyais un cadavre dans mon assiette et j’en étais écœurée…
En bref, je n’ai plus voulu manger de la viande…
Végétarisme : entre idées reçues & idées négatives
« Les végétariens et vegans sont maigres, faibles et fatigués ». « Les végétariens manquent de protéines. « Les végétariens souffrent de carences », « Etre végétarien est dangereux pour la santé », « L’homme a toujours mangé de la viande et du poisson. C’est dans sa culture et son ADN » ; « Le végétarisme est une mode passagère » etc… Peut-être que vous avez vous-même ce genre d’idées ou que vous avez entendu ce genre de remarques de la part de vos amis et proche… mais elles sont fausses! Aujourd’hui, elles me font doucement sourire et il est temps de rétablir la vérité…
« Le végétarisme est une mode » : Tendance de fond, plutôt que passagère, cette pratique connaît bien une diffusion de masse dans les médias. Mais cette « mode » n’est pas récente puisque le philosophe et mathématicien grec Pythagore était déjà végétarien. Ce qui est nouveau, c’est plutôt le regard des autres sur le véganisme et végétarisme.
« L’homme a toujours mangé de la viande et du poisson » : C’est bien la seule fois que le choix de vie des hommes préhistoriques est revendiquée ou mis en avant!!! Si certains pensent que c’est en mangeant de la viande que le cerveau s’est développé, d’autres ont démontré que c’est le fait de chasser et de mettre en place des stratégies. Par ailleurs, l’ANSES préconise de ne pas manger plus de 500g de viande (hors volaille) par semaine et 25 g de charcuterie par semaine (voir le dernier rapport du 23 janvier 2017 ici)
« Etre végétarien, c’est tuer la gastronomie française » : c’est vrai qu’en adoptant une alimentation végétale, on dit adieu au rôti du dimanche. Tous les plats classiques peuvent être adaptés et revisités à la sauce végétarienne ou végane!
« Faut de la viande pour être en bonne santé et être fort » autrement dit « Pour avoir du muscle, il faut consommer du muscle » : comment dire?! Est-ce que pour avoir de bons yeux, il faut manger des yeux?! En ce qui concerne les protéines, savez-vous que c’est notre corps qui produit ses propres protéines à partir des acides aminés contenu dan notre alimentation. Devinez quoi?! Les protéines d’origine végétale contiennent tous les acides aminés dont nous avons besoin.
« Les végétariens manquent de protéines » : Nos besoins en protéines ne sont pas aussi élevé que nous le pensons. Nous avons en réalité besoin de 10% de protéines dans la part des apports caloriques quotidiens. En sachant que les laitages, céréales et fruits contiennent également des protéines. La viande est donc loin d’être la seule source de protéines. Savez-vous que les graines de courge (30.23g), les fèves (26.12g), les cacahuètes (25.8g), les amandes (21.15g), les pois chiches (20.47g) sont riches en protéines comparés à la viande de bœuf (entre 18-30g selon les morceaux).
« Les végétariens sont maigres, faibles et en mauvaise » : Faux! En réduisant ou supprimant la viande et les graisses saturées, vous baissez le risques de maladies tels que le cholestérol ou les maladies cardio-vasculaire. Et qui dit moins de gras saturés dit moins de cellulite, moins de boutons… bref une peau plus belle! Et s’il vous faut un autre argument, sachez que Carl Lewis, végétarien et athlète, se porte très bien et a remporté par 9 fois des médailles d’or en athlétisme aux Jeux Olympiques.
« Les végétariens ont beaucoup de carences » : Je n’ai aucune carence car mon alimentation végétale est variée et que mes besoins énergétiques sont satisfaits. En mangeant des légumes, des fruits frais, des légumineuses et des céréales complètes, j’ai une alimentation riche en antioxydants, en minéraux, en fibres. Une alimentation végétarienne voir végétalienne, si elle est bien réfléchie, peut être saine et répondre à nos besoins nutritionnels. Une telle alimentation peut également avoir des avantages sur notre santé (la prévention et traitement de certaines maladies) comme l’explique Alain Le Roux-Marini ici).
Dans mon assiette
Depuis que je suis végétarienne, je mange plus varié et plus sain. Je mange davantage de légumes et de fruits, et je cherche constamment de nouvelles saveurs. En tant que végétarienne, je mange du tofu, des œufs et des légumineuses… et même du poisson de temps en temps. Je suis donc pesco-végétarienne. Je ne cherche pas à remplacer la viande mais plutôt à manger différemment. Et non, je ne meurs pas de faim!!!
Se passer de viande ou presque?!
Si la viande ne me manque pas, j’aime manger des burgers ou hot dog et suis donc bien contente de trouver dans le commerce des « saucisses vegan façon merguez » ou encore des « végétranches façon chorizo ».
Vous allez me dire « pourquoi manger quelque chose qui ressemble à de la viande alors que j’ai tout fait pour la supprimer de mon quotidien? »
Si mes copines végétariennes depuis leur naissance ou enfance ne recherchent pas à consommer ce genre de produits, de temps en temps, j’aime les produits imitant la viande, la charcuterie… Je suis devenue végétarienne par conviction (impact écologique, souffrance animale…) mais parfois certains aliments (foie gras, charcuterie, saucisson…). Je cherche donc de fausses saucisses, de faux gras ou de faux saucisson mais je pense que c’est surtout par habitude ou d’un point de vue culturel. Le fait de consommer cette mauvaise viande me permet de diversifier mes plats et ces plats à base de soja, blé et autres légumineuses sont très riches, très intéressantes gustativement parlants.
Pour trouver l’inspiration : Une végétarienne presque parfaite, Happy veggie, Antigone XXI, 100 végétal (Les recettes de Marie Laforêt, chef de file de la cuisine végane)…
La question du poisson
J’ai diminué ma consommation de poisson mais il est vrai que j’en mange 1 à 2 fois par mois notamment lorsque je vais au restaurant japonais. Mais, la pêche industrielle est dramatique : les poissons sont éviscérés vivants et les poissons voient leurs organes explosés lorsqu’ils sont remontés trop vite du fond des océans (à cause de la pression)… Les poissons d’élevage quant à eux, sont entassés dans des cages ou bassins immergés avec des taux élevés de mortalité et de nombreuses maladies.
Les mers du globe ne sont pas des sources de nourriture intarissables et les élevages intensifs ont de graves répercussions sur l’environnement (destruction de certains environnements naturels, production de déchets, réduction de la biodiversité autour des cages d’élevage…) La pollution des eaux entraine la présence de métaux lourds dans les poissons qui sont néfastes pour notre santé. Le thon rouge ou l’espadon ont un taux élevé de mercure moyen.
Le conseil de l’ANSES : consommer du poisson deux fois/semaine en variant poisson gras (riche en oméga-3) et poisson maigre, ainsi que les espèces, leurs provenances et limités la consommation d’espèces bio-accumulateurs de Polluants Chimiques Persistants (anguille, brème, carpe, silure) à 2 fois/mois
La réaction de mon entourage?
Si les premiers mois, j’ai dû me justifier et expliquer sans cesse mon nouveau choix de vie. J’ai eu le droit à de l’incompréhension, des critiques ou des blagues mais également à de vrais débats et un réel intérêt pour ce nouveau mode de vie.
La principale raison de mon végétarisme est que je ne souhaite plus participer à la maltraitance des animaux dans les fermes ou les abattoirs. Je pense que cette vidéo fort bien connue du web, vous fera comprendre mon ressenti…
Ce qui a été le plus difficile, ça a été de manger à l’extérieur. Bien des restaurants proposent des plats végétariens (ou presque! Je n’appelle pas une assiette de crudités un vrai plat végétarien…) mais chez des amis, le début a été compliqué. En France, on est assez fermé au niveau des cultures alimentaires différentes peut-être parce que la gastronomie française s’est construite autour de la production animale (viande, lait, beurre, fromage…). Alors qu’au Royaume-Uni par exemple, les gens sont moins déstabilisés lorsqu’un végétarien vient à leur table.
Mes parents et ma petite soeur ont accepté mon choix très facilement et se sont amusés à me faire des plats végétariens… même mon beau-père, lui qui aime tellement la viande, s’est pris au jeu et a notamment adoré mes lasagnes végétariennes. Certains de mes amis oublient que je suis végétarienne et il m’est arrivé de manger de la viande au début pour ne pas les contrarier. Mon corps ne tolère plus la moindre viande mais cela me rend systématiquement malade, sans compter de mon mal-être/malaise psychologique.
Et l’amoureux dans tout ça?! Il a cru ai début que c’était une lubbie, que je ne tiendrai pas… nous mangeions deux plats différents au début. A chaque fois que je me faisais du tofu, un burger végétarien ou toute nouvelle recette… il voulait goûter. D’ailleurs, nous ne mangeons que des pâtes carbonnara (tofu et crème) et des burgers végetariens. La viande est absente de notre frigo et se fait très rare à la maison. On pourrait dire qu’il est flexitarien puisqu’il mange de la viande à l’extérieur de la maison, mais il n’aime pas les étiquettes… Une chose est sûre, il ne supporte pas la souffrance animale et je lui ai ouvert les yeux sur les conditions d’élevage et de l’importance de bien choisir ces aliments comme les oeufs, la viande, le poisson…mais aussi le lait, les fruits…
Aujourd’hui, je ne mange plus de viande. Mes lectures, mes rencontres, ma prise de conscience de la cause animale et des dangers sanitaires (veau aux hormones, cache folle, grippe aviaire…)… m’ont fait prendre cette décision. Ma décision est un choix très personnel qui me pousse doucement sur le chemin du végétalisme et véganisme. Plus je me renseigne sur le sujet, plus je trouve qu’il faut réagir. Il faut beaucoup de courage et de volonté pour ouvrir les yeux…
Et vous, quel est votre avis à ce sujet?! Avez-vous réduit ou changé votre alimentation à la suite de ces reportages?!
chagazoulou chagazetvous says
Ici on tente à réduire au fur et à mesure la viande. Je ne pense que que je deviendrai végétarienne totalement, car j’avoue, j’aime manger de temps en temps une bonne pièce de viande de qualité. Mais dans nos assiettes, il n’y a pas systématiquement de la viande… on réduit de plus en plus.
toutefois je respecte totalement le choix de chacun, une de mes belle soeur est végétarienne à 99% (cela lui arrive durant les fêtes de gouter un peu de viande préparées) et pour Noel nous avons fait pendant plusieurs jours des repas végétariens qui étaient excellents.
Donc ici au fur et à mesure je pense qu’on arrivera à réduire encore plus la viande, et ce en tendant à prendre des aliments différents, à tester, à gouter, à apprécier…
Déjà, depuis que nous habitons en Allemagne, je ne supporte plus la charcuterie et la viande de porc : ils en consomment beaucoup (beaucoup trop) et j’en suis écoeurée….
Soulier vert says
Réfléchir sur sa consommation et s’interroger sont déjà un grand pas!!! Je ne souhaite pas que tout le monde devienne végétarien, mais que chacun ait une alimentation raisonnée 😋
Comme je te comprends pour la charcuterie et le porc… quand je mange trop d’un seul aliment, j’en fais une overdose et en suis écœurée!!!
Journal d'une ronde astucieuse says
Merci de ton article j aime beaucoup les animaux mais à part le lapin que je ne mange plus vu que j en ai un mais passez au végétarisme je ne peux pas
Soulier vert says
Je te comprends pour le lapin!!! Depuis que j’ai adopté Chanel, c’est catégorique, je ne peux pas en manger…(même si avant, j’en mangeais déjà pas!!)
laurie cheylan says
Pas mal ces réponses aux prétextes que l’on se donne souvent. Je suis consciente de tout ce que tu dis mais je n’ai pas encore sauté le pas.
Soulier vert says
Merci Laurie 🤗
Je ne cherchais absolument pas à convertir tout le monde… mais plutôt à faire réfléchir et à lancer un débat 😜
Féelyli says
J’ai changé mon alimentation, je consomme mieux et je fais attention mais je n’ai pas encoe franchi le pas et je ne suis pas végétarienne.
Soulier vert says
Avoir une consommation réfléchie c’est déjà très responsable !!! Il n’est pas nécessaire d’être végétarien pour agir pour la planète 😏
Clara says
Coucou ! Je comprends tout à fait ton point de vu, j’aimerais être végétarienne mais niveau santé le médecin ne veut pas j’ai trop de carence alors je suis flexitarienne 🙂
Soulier vert says
L’important c’est de faire ce qui nous convient à chacun pour notre corps et en harmonie avec nos convictions!!! Tu as trouvé un juste équilibre qui te convient 🙂