J’ai le coeur lourd. Prêt à exploser. De chagrin. Depuis un mois, je pleure encore et encore. Je pense tellement à toi, ma douce Chanel.
Si vous êtes ici depuis quelques années, vous connaissez certainement ma petite Chanel. Cette petite boule noire avec son encolure ébouriffée, digne d’une tête de lion qui partage ma vie depuis 11 ans. Par-ci, par-là, vous avez pu l’apercevoir sur instagram ou dans l’un de mes articles ici.
Pour la petite histoire, c’est en septembre 2010 que j’ai adopté la plus belle et plus câline des petites lapines. Accompagnée de ma petite soeur, nous l’avions vu dans une animalerie en Moselle. Tu étais la grâce et la douceur incarnée. Avec ton encolure, tu avais un petit air d’une duchesse. Un petit « air de Mme pompadour« comme disait ma soeur.
En un regard, j’ai su que c’était toi! C’était toi, que je voulais adopter. Et depuis ce jour, tu m’accompagnes partout. On faisait les aller-retours ensemble de l’université à chez mes parents les week-end ou vacances. Dans ta petite caisse de transport, je t’installais sur le siège passager et t’attacher pour te protéger. Qu’est-ce qu’on en a parcouru des kilomètres dans ma C3. Les matins avant d’aller au musée des Beaux-arts, je te laissais en liberté dans mon petit appartement. Je mettais énormément de temps à te rattraper… plus d’une fois je suis arrivée en retard lorsque j’étais enseignante remplaçante ou lors d’un déplacement sur Paris. Je préférais te rattraper, te câliner et te remettre dans ta cage avant de prendre le train. Imaginez-moi courir à toute vitesse, en talons aiguilles, tout apprêtée pour ne pas louper mon TGV! Autant vous dire, que je n’étais plus si fraîche une fois la porte du train franchie.
Justement…. c’est toi, Chanel, qui a fait évoluer mon regard sur les animaux et leurs conditions de vie. Tu m’as fait grandir, évoluer et c’est aussi pour toi, en partie, que j’ai arrêté de manger de la viande. Comment être si proche d’un animal et continuer à en manger?
Un de mes plus grands regrets est le fait que je n’ai jamais réussi à te faire vivre en totale liberté. Pendant un temps, tu as été en semi-liberté… mais rien y faisait! Tu voulais rester et retourner dans ta cage. Ta cage, bien souvent ouverte, te permettait de gambader partout dans l’appartement. De venir sur le canapé, d’être dans mes jambes quand je cuisinais, de courir le long du couloir dans notre petit appartement à Houdemont comme une petite folle, de faire des petits sauts en l’air… L’adoption de Luna n’a pas aidé puisque tu es devenue encore plus territoriale et tu ne voulais plus quitter ta cage. Pour moi, un lapin puis par extension, chaque animal, devrait vivre en liberté. Et c’est toi, Chanel qui me la fait comprendre! En t’adoptant, j’ai peu à peu changer mon regard sur le monde, sur les zoos, les cirques, les élevages, les animaleries. Bref, tu as fait de moi une personne meilleure! Et je te remercie de m’avoir ouvert les yeux et le coeur.
11 ans. Nous avons passé 11 belles années ensemble. Mis à part les trois mois où tu est restée en France lors de mon expatriation au Canada, je n’ai jamais été séparée de toi. Tu étais mon bébé, ma partenaire, ma confidente, mon amie. Certains trouveront ça absurde, mais tu étais bien plus qu’un animal. Tu étais ma famille! J’étais attachée à toi comme jamais je ne l’avais été avant avec une boule de poils.
Ma douce Chanel. Ma première lapine. Ma première petite boule de poils à moi, rien qu’à moi. Mon premier bébé. Toi, qui m’as tenu compagnie et rassuré quand j’habitais seule dans mon premier appartement place des Vosges, à Nancy. Toi qui m’as vu commencer ma thèse, galérer, recommencer, m’entêter et enfin abandonner à regret (je vous en parlais ici). Toi qui m’as vu devenir femme. M’as vu enchaîner quelques mauvaises rencontres et histoires d’amour compliquée. Qui as été là quand je ne voulais pas d’enfants. Qui as été là quand j’en ai enfin voulu et que je n’y arrivais pas. Quand j’ai quitté mon pays pour m’installer au Canada avec mon chéri. Qui as fait quelques milliers de kilomètres pour continuer à partager nos vies malgré toutes les complications administratives et les risques qu’il y avait.
10 déménagements (Nancy/Houdemont/Vandoeuvre/Clerey-sur-Brenon/Vezelise/rue Blais à Thetford/rue Notre-dame à Thetford/Saint-ferdinand/4e avenue Thetford/Irlande), un voyage en avion, l’adoption de Comète, Miss Weasley puis les 4 chatons… ma grossesse, l’arrivée d’Alice, la vente de notre maison en France et l’achat de celle au Québec… on peut dire que tu as bien vécu! Tu as passé 11 années de ta vie à mes côtés. 11 longues années! Je sais la chance que j’ai eu de t’avoir aussi longtemps dans ma vie. Pourtant, la douleur de t’avoir perdu est intense. J’avais conscience que ça arriverait. Après tout, notre vétérinaire en France nous avait dit avoir connu un lapin âgé de 13 ans. J’avais espoir que tu atteignes cet âge! Cette dernière année, ton soucis de canal lacrymal mettait de plus en plus de temps à se rétablir. Tu paraissais plus fatiguée, moins vivace. En dépit de ta « bonne santé » et des visites chez le vétérinaire, je pressentais que ça allait arriver… mais je ne voulais pas l’admettre. Tout s’est enchainé depuis le mois de octobre ou novembre, je pense. Je te donnais un bain toutes les semaines avec Alice, je te faisais ta toilette aussi souvent que possible. Je te câlinais et te sortais (bien moins souvent qu’avant, faut se l’avouer…). Je voyais que tu commençais à avoir mal à ta patte arrière. Que tu maigrissais. Et pourtant, je ne pensais pas que cela arriverait maintenant.
Le matin, au réveil, en sortant de la chambre, je t’ai vu… immobile et j’ai cru que tu étais partie. J’étais en panique, en larmes. L’amoureux t’a prise. Tu respirais encore. Je t’ai porté. Je t’ai câliné tout en appelant tous les vétérinaires du coin et l’hôpital de Québec. Je ne voulais pas te laisser partir. Je te disais de te battre. Que « ça allait aller ».
Tu as poussé ton dernier soupir dans mes bras, alors qu’on essayait d’arriver à l’hôpital de Québec… J’aurais dû te dire que tu pouvais partir sereinement. Que tu avais bien vécu. J’espérais encore que tu allais t’en sortir. Que j’allais pouvoir te sauver et te garder encore auprès de moi. Je t’ai remercié pour notre vie à deux et dit à quel point je t’aimais… j’aurai voulu te dire encore plus! J’aurai voulu faire plus! J’ai pleuré toute la semaine. J’ai dû expliquer à plusieurs reprises à Alice où tu étais dès qu’elle ne voyait plus ta cage ou qu’elle voulait te donner une pomme. A chaque fois, l’émotion était vive! J’ai le coeur brisé que tu sois partie. Je sais que tu ne souffres plus, qu’il était certainement temps. Que c’était plus pour moi que pour toi si tu étais encore là!
Je suis heureuse et sacrément chanceuse de t’avoir eu dans ma vie toutes ces années. Tu as pu rencontrer ma petite citrouille et pour ça, je serai reconnaissante à jamais! Toutes les deux, vous étiez de vraie chipie! Assise sur le canapé ou son petit fauteuil, à partager la fenouil et autres fruits (bon ok, Alice t’en piquait souvent aussi), vous étiez adorables! Comment ne pas fondre d’amour en vous voyant si complice.
Je te cherche encore le matin, en sortant de ma chambre. Je mange une pomme et veux te la donner… parfois, au réveil, j’oublie que tu n’es plus là! Alors, j’ai voulu, avec ses quelques lignes, te rendre hommage. Te dire à quel point je t’aimais et t’aime. A quel point tu as compté et bouleversé ma vie. Déjà un mois que tu es partie… et je pleure encore en pensant à toi !
Merci, merci pour toutes ces années ensemble et tout l’amour que tu m’as apporté,
Je ne t’oublierai jamais,
QuinnMia says
En lisant tes lignes, j’ai pensé à ma chère C… ma chatte que je considère comme ma fille. Comme je dis toujours, c’est nous qui avons de la chance de l’avoir et pas le contraire !
Soulier vert says
Tu as entièrement raison! Ils illuminent nos vies et la rendent plus douce. On a de la chance de les avoir!