Quoi de mieux que de passer un dimanche à lire, que ce soit sous le plaid, au soleil ou à l’ombre d’un arbre sur une couverture de pic-nique?! Mais toujours avec une tasse de thé bien entendu! Il y a des livres qui vous envoûtent rien qu’en regardant la couverture. C’est le cas pour le magnifique ouvrage de Benjamin Lacombe dédié à Marie-Antoinette. Illustrateur reconnu dans le monde du livre illustré et la bande dessinée, il s’est associé à Cécile Berly, historienne du XVIIIe siècle, pour proposer un album aussi raffiné que captivant. Je vous donne mon avis sur ce livre aujourd’hui…

Benjamin Lacombe & Cécile Berly
Marie-Antoinette, carnet secret d’une reine
Editions : Soleil
Collection : Métamorphose
96 pages
Date de parution : 12/11/2015

Elle est « grande, admirablement faite avec des bras superbes ». « C’était la femme de France qui marchait le mieux » […].
Mme Vigée-Le-Brun

Résumé

Qui n’a jamais rêvé de s’immerger dans l’intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ?

Cette belle édition illustrée propose de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cécile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet mêle certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette, de sa mère, l’impératrice Marie-Therèse d’Autriche, ainsi que celles d’autres proches, au récit fictif du journal intime. Un livre exceptionnel pour les amateurs d’Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

Saviez-vous que sa faiblesse était le chocolat? 
On y trouve d’ailleurs dans l’ouvrage, la recette du premier chocolat de l’époque. 
Je vous recommandes les pistoles, les préférées de la reine étaient ceux aromatisés à la fleur d’oranger.

Qui était réellement Marie-Antoinette?

Marie-Antoinette (1755-1793), est la dernière reine de France et de Navarre, épouse de Louis XVI. Fille d’un duc de Lorraine devenu empereur, François Ier et de l’impératrice, Marie-Thérèse d’Autriche, elle a grandi entre le palais de la Hofburg à Vienne et le château de Schönbrunn. Durant son enfance, son chemin croise notamment celui de Mozart dans le Salon des Glaces. A l’âge de 10 ans, elle a quelques difficultés pour lire et écrire en allemand, parle peu en français et très peu l’italien.

Pour beaucoup, elle est cette femme passionnée par la mode et gourmande, se gavant de macarons, dépeinte par Sofia Coppola dans son long-métrage (2006).

A 14 ans, elle épouse Louis XVI et quitte définitivement Vienne. Accusée d’avoir des amants, de dilapider l’argent public en robes de Rose Bertin, parfums de Jean-Louis Fargeon ou encore en coiffures de Léonard, elle est considérée comme une étrangère. La reine est incomprise et devient la cible des chansons hostiles, des pamphlets et de courts textes pornographiques…

Avec les costumes du XVIIIe siècle, l’auteur s’en donne à coeur joie dans les détails, les couleurs et matières ainsi que les coiffures vertigineuses d’où s’échappent plumes, fleurs et animaux. 

Durant son règne, elle est chargée de divertir la Cour et organise des représentations théâtrales deux à trois fois par semaine, des grands bals mais aussi le jeu de la cour dans le salon de la Paix (elle montre un vif engouement pour le billard et les jeux de cartes)… Le 16 octobre 1793, elle est menée à l’échafaud, mains entravées et sur une charrette jusqu’à la place de la Révolution.

« Le premier crime de la Révolution fut la mort du Roi, mais le plus affreux fut la mort de la Reine », Chateaubriand.

Mon avis

A travers une narration originale qui mêle d’authentiques correspondances avec un journal intime imaginaire, Benjamin Lacombe s’est emparé de ce mythe, sous le regard de l’historienne Cécile Berly. Cette oeuvre de fiction permet plus facilement de se plonger dans une époque, dans une intimité que l’écriture historique aura bien dû mal à nous faire ressentir et d’apercevoir une autre facette de Marie-Antoinette.

L’auteur a réalisé un travail minutieux en se basant à la fois sur des biographies (je recommande particulièrement les ouvrages de Simone Bertière, Antonia Fraser et Evelyne Lever), mais également la correspondance de Marie-Antoinette, le livre de Mme Campan (attention! Il y a beaucoup d’erreurs puisque la servante réinvente pour se mettre en valeur).

Beaucoup de références à des tableaux existants comme Les Hasards heureux de l’escarpolette de Fragonard ou encore les nombreux portraits réalisés par Elisabeth Vigée-le-Brun. C’est une invitation à redécouvrir l’art français de cette époque.

Par-ci, par-là, quelques clins d’oeil à la sexualité de la reine notamment avec les déclinaisons de serrures, la robe au bouton de rose et les dessins de fantasmes…. Elle ne consommera son mariage qu’après 7 ans de vie commune. Louis XVI souffrait d’une légère déformation qui rendait la pénétration douloureuse. Dans le livre, Benjamin Lacombe s’amuse à réaliser une toile de jouy au moment de la libération, après 7 années d’abstinence.

Le livre se découpe en chapitre : « La fin de l’enfance« , « Les affres de l’amour« , « Le théâtre de la vie » et « Une révolution« , faisant ainsi écho aux évènements marquants de la vie de la reine. Une double-page repères historiques, à la fin du livre, permet également de s’y retrouver.

Bref, cet ouvrage est un livre objet, une vraie pépite! Les illustrations sont spectaculaires, le coup de crayon et les couleurs à la fois bluffants et parfaits. Un beau livre, dans lequel on se plonge avec délice et qui permet de redécouvrir tout un pan de l’histoire de France et surtout l’histoire d’une femme incomprise.

En ce qui me concerne, j’ai la première édition mais je préfère nettement la nouvelle réédition, ne serait-ce que pour la couverture que je trouve beaucoup plus poétique que la précédente mais également pour les couleurs plus intenses que dans la première édition. Evidemment, en grande fan de Marie-Antoinette, je ne pouvais savourer qu’un thé Marie-Antoinette de chez Nina’s Paris. Ce thé Ceylan, pétales de rose, essence pomme du « potager du roi » et rose est tout aussi merveilleux que le packaging! Je vous en avais déjà parlé lors de mon pic-nique au Château de la Cacaudière par ici.

Et vous, qu’en avez-vous pensé de ce livre?! 

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