Depuis novembre, s’est ouvert une exposition incontournable pour tous nancéiens voir lorrains qui se respectent… Je veux bien sûr parler de la très attendue (depuis 1988 en fait!) exposition consacrée au peintre Emile Friant. Le musée des Beaux-arts de Nancy propose à travers plus de 250 oeuvres, dont beaucoup sont inédites, de découvrir les différentes facettes de l’artiste et ses multiples talents : dessinateur, graveur, portraitiste, peintre de scène de genre…
La visite, c’est par ici!
Si vous me suivez sur instagram, vous avez dû le remarquer, j’aime les musées et l’art (j’en ai d’ailleurs fait l’un de mes métiers). C’est donc tout naturellement que je m’y suis précipitée, pour essayer de comprendre davantage ce génie de la peinture née en 1863 à Dieuze, en Lorraine.
A peine vous franchissez les portes du musée, que le péristyle s’orne d’un immense tableau de Louis Guingot, montrant l’Ascension en ballon (1902). Une magnifique nacelle quant à elle est installée juste en-dessous des lustres de cristal de Baccarat. Une invitation au voyage en soit. L’effet est garanti!
Émile Friant fut un grand sportif, appréciant l’aérostation, le cyclisme et les sports nautiques notamment sur les bords de la Meurthe. Très vite remarqué par son talent, il s’adonne à l’art de l’autoportrait dès l’âge de 14 ans. Formé par Théodore Devilly (1874-1879) puis par le grand Alexandre Cabannel à Paris (1879-1884), il remporte le second Prix de Rome à l’âge de 20 ans. avant d’être consacré lors du Salon de 1889 avec sa très célèbre toile La Toussaint, oeuvre montrant le mouvement et annonçant le cinéma. Portraitiste de renom, il est attiré par les paysages et scènes de la vie quotidienne qui font d’ailleurs penser à celles de Jules Bastien-Lepage, qu’il admirait tant.
Au fil des salles, nous découvrons un artiste fascinant de la dernière génération de peintres formés de manière académique comme sous Louis XIV mais qui a su aussi faire preuve de curiosité et utiliser toutes les modernités de son époque.
Que ce soit le peintre et sa famille, les années de formation, les premières expositions, les amitiés artistiques, les voyages réels ou imaginaires, les scènes de genre, les visions macabres, les portraits, les caricatures et scènes d’humour, la peinture décorative, la gravure, chaque salle offre une scénographie étonnante et dynamique. Dessins, gravures et peintures sont ponctués par-ci, par-là d’objets tel un carnet de croquis, sa palette de peinture ou bien encore de sculptures.
La reconstitution d’un atelier avec la verrerie, le torse sculpté que les élèves-peintres observaient pour le dessiner sous toutes les coutures ou bien encore cette atmosphère de salon au première étage avec de lourdes tentures rougeoyantes et de petits canapés, contribuent à faire de cette exposition un chef d’oeuvre.